Traduction transcrite de réunions tenues sur
1
Corinthiens Chapitres 12 à 14
Par Arend Remmers
1 Corinthiens
12 :
1 Or, pour ce qui
est des [manifestations] spirituelles, frères, je ne veux pas que vous soyez
ignorants. 2 Vous savez que, quand
vous étiez [gens des] nations, [vous étiez] entraînés vers les idoles muettes,
selon que vous étiez menés. 3 C’est
pourquoi je vous fais savoir que nul homme parlant par l’Esprit de Dieu, ne
dit : «Anathème [à] Jésus» ; et que nul ne peut dire «Seigneur
Jésus», si ce n’est par l’Esprit Saint.
4 Or il y a
diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : 5 et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; 6 et il y a diversité d’opérations,
mais le même Dieu qui opère tout en tous. 7
Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité. 8 Car à l’un est donnée, par l’Esprit,
la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance, selon le
même Esprit ; 9 et à un autre
la foi, par le même Esprit ; et à un autre des dons de grâce de guérisons,
par le même Esprit ; 10 et à un
autre des opérations de miracles ; et à un autre la prophétie ; et à
un autre des discernements d’esprits ; et à un autre [diverses] sortes de
langues ; et à un autre l’interprétation des langues. 11 Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant
à chacun en particulier comme il lui plaît.
12 Car de même
que le corps est un et qu’il a plusieurs membres, mais que tous les membres du
corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le
Christ. 13 Car aussi nous avons tous
été baptisés d’un seul Esprit[1] pour être un seul corps,
soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons
tous été abreuvés pour [l’unité d’]un seul Esprit[2].
14 Car aussi le corps n’est pas un
seul membre, mais plusieurs. 15 Si
le pied disait : Parce que je ne suis pas main, je ne suis pas du corps,
est-ce qu’à cause de cela il n’est pas du corps ? 16 Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas œil, je
ne suis pas du corps, est-ce qu’à cause de cela elle n’est pas du corps ? 17 Si le corps tout entier était œil,
où serait l’ouïe ? Si tout était ouïe, où serait l’odorat ? 18 Mais maintenant, Dieu a placé les
membres, — chacun d’eux, — dans le corps, comme il l’a voulu. 19 Or, si tous étaient un seul membre,
où serait le corps ? 20 Mais
maintenant les membres sont plusieurs, mais le corps, un. 21 L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de
toi ; ou bien encore la tête, aux pieds : Je n’ai pas besoin de
vous ; 22 — mais bien plutôt
les membres du corps qui paraissent être les plus faibles, sont
nécessaires ; 23 et les membres
du corps que nous estimons être les moins honorables, nous les environnons d’un
honneur plus grand ; et nos membres qui ne sont pas décents sont les plus
parés, 24 tandis que nos membres
décents n’en ont pas besoin. Mais Dieu a composé le corps en donnant un plus
grand honneur à ce qui en manquait, 25
afin qu’il n’y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient
un égal soin les uns des autres. 26
Et si un[3] membre souffre, tous les
membres souffrent avec lui ; si un[4]
membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui. 27 Or vous êtes le corps de Christ, et
[ses] membres chacun en particulier. 28
Et Dieu a placé les uns dans l’assemblée : — d’abord des apôtres, en
second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs[5],
ensuite des miracles[6], puis des dons de grâce
de guérisons, des aides, des gouvernements, [diverses] sortes de langues. 29 Tous sont-ils apôtres ? Tous
sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous [font-ils] des
miracles[7] ? 30 Tous ont-ils des dons de grâce de
guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? 31 Tous interprètent-ils ? Or désirez avec ardeur des dons de
grâce plus grands : et je vous montre encore un chemin bien plus
excellent.
La première épitre
aux Corinthiens a été écrite depuis Ephèse, comme l’apôtre le dit au chapitre
16, 8 alors qu’il accomplissait son troisième voyage missionnaire (Actes 17 et
suivants). Pour autant que nous le savons, il n’a été à Ephèse que cette seule
fois d’où il a écrit cette lettre. Il avait séjourné à Corinthe, ville du sud
de la Grèce pendant un an et demi, mais avait bien dû quitter cette assemblée
comme aussi les autres.
Les Corinthiens lui
avaient écrit et l’apôtre avait aussi eu des échos du triste état dans lequel
se trouvait cette assemblée, qu’il désigne quand même comme assemblée de Dieu
(chap. 1,1). Au cours de l’épitre, nous apprenons des détails sur la triste
situation qui était survenue dans cette assemblée : des divisions, des sectes,
des choses immorales qu’on ose à peine évoquer ( mais la parole de Dieu doit
parler de ces choses parce qu’il s’agit de la sainte assemblée de Dieu), des
croyants en trainaient d’autres devant les tribunaux, il y avait un manque de connaissance des choses les plus
élémentaires de la vie chrétienne.
En rapport avec son
gouvernement sur la terre, Dieu avait déjà donné dans l’ancien testament des
directives concernant la vie morale, mais les Corinthiens sortaient du
paganisme pour la plupart et n’avaient aucune notion des principes selon
lesquels Dieu veut que les hommes et en particulier ceux qui portent Son nom
vivent dans ce monde. Il n’est pas facile pour nous d’imaginer cette situation,
mais nous pouvons être reconnaissants de ce que l’apôtre a été poussé par le
Saint Esprit à écrire cette lettre à cause de ce triste état.
Le contenu de cette
épitre est attaqué aujourd’hui même par de vrais croyants qui disent qu’elle
fait référence aux circonstances de ce temps-là à Corinthe et n’a pas une
application actuelle. Beaucoup d’enfants de Dieu acceptent ces arguments
superficiels qui conviennent à la chair et pensent qu’il ne faut pas prendre à
la lettre tout ce qui est écrit dans l’épitre : il s’agit de la situation de ce
temps-là dans une assemblée issue du paganisme, les choses qui s’y sont passées
n’existent pas aujourd’hui. C’est pourquoi, je
reviens au début de l’épitre, où Corinthe est qualifiée d’assemblée de Dieu,
malgré toutes ces mauvaises choses dues à un grand manque de connaissance.
Nous, nous avons souvent tendance à dire que telle ou telle assemblée n’est pas
une assemblée de Dieu. Votons comme l’apôtre sous la conduite du Saint Esprit
est prudent à ce sujet, nous ne devons pas émettre un jugement trop rapidement.
De plus, cette
épitre n’était pas du tout limitée à Corinthe. « l’assemblée de Dieu qui est à
Corinthe, avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre seigneur
Jésus Christ, et leur seigneur et le nôtre » (chap. 1, 2). C’est la seule
épitre du nouveau testament où il est dit expressément qu’elle concerne les
croyants du monde entier. Cette épitre est donc universelle, elle s’adresse non
seulement à tous les enfants de Dieu, mais aussi à tous ceux qui invoquent le
nom du Seigneur, c’est-à-dire la profession chrétienne. Evidemment, la
profession devrait selon les pensées de Dieu être liée à une vie divine
véritable, mais il y a deux côtés : des saints appelés et ceux qui invoquent le
nom du Seigneur.
Nous voyons donc la
portée de cette lettre où sont décrites beaucoup de choses tristes et en même
temps la façon selon Dieu d’y répondre. Nous devons être reconnaissants d’y
trouver une foule de directives concernant l’ordre dans l’assemblée de Dieu sur
la terre. Il s’agit ici du côté intérieur de l’assemblée comme témoignage de la
puissance de Dieu.
Dans la première
partie de l’épitre jusqu’au chapitre 10, l’assemblée est vue comme maison de
Dieu. A partir du chapitre 10, elle est
considérée comme le corps de Christ. Nous savons que le nouveau testament nous
décrit l’assemblée par divers concepts et images pour présenter chaque fois un
caractère particulier. S’il s’agit de la maison de Dieu, le temple du Dieu
vivant (chap. 3), nous voyons l’autorité, la discipline que Dieu exerce dans Sa
maison. Déjà le psalmiste disait : « la sainteté sied à ta maison pour de longs
jours » (Ps. 93). Si c’est le côté du corps de Christ, sujet développé
spécialement dans l’épitre aux Ephésiens et thème de notre chapitre , c’est
l’unité qui ressort en premier lieu, l’unité entre la tête, le Seigneur qui est
au ciel et, comme un corps humain, les membres composés de tous les vrais
croyants du temps actuel qui sont baptisés d’un seul esprit en un seul corps ici sur la terre. Il y a unité indestructible par le Saint
Esprit et aussi des membres entre eux. Enfin, l’assemblée est aussi considérée
comme épouse de Christ. Là, c’est l’amour du Seigneur pour les siens qui est
souligné, l’amour des croyants et leur soumission à l’époux qui est la tête.
A partir du
chapitre 10, il est parlé de la table du Seigneur : « nous qui sommes
plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps » (v. 17). Par des exemples
pratiques, l’apôtre montre comment ce corps, composé des vrais croyants
fonctionne. Dans ce chapitre 12, l’apôtre veut répondre aux difficultés que les
Corinthiens avaient concernant tous ces membres.
Nous devons d’abord
nous représenter quelle était la situation d’alors : les Grecs avaient «
l’Olympe », c’est-à-dire un monde de divinités innombrables qu’ils invoquaient
dans toutes les circonstances de la vie. Le nouveau testament nous apprend que
derrière ces divinités qui en soi ne sont rien que du bois, de la pierre, se
tenaient des démons, des esprits sataniques. Avant leur conversion, les
Corinthiens avaient eu affaire à ces idoles derrière lesquelles Satan se
trouvait, ils avaient été conduits comme des animaux sans volonté, leur vie
était dominée par ces démons dont ils devaient se concilier les faveurs et
qu’ils servaient. C’est quelque chose que nous connaissons à peine actuellement
par expérience personne, grâce à Dieu ! Mais cela s’introduit de plus en plus
en Europe aujourd’hui ; on entend que dans les écoles au cours de religion, on
s’en occupe tout à fait consciemment. Chers jeunes amis, il ne faut absolument
pas avoir affaire avec ces choses-là ! Je ne peux que vous avertir de ne pas
vous laisser entraîner, cela attire la chair, la curiosité et l’on est vite
embarqué. Plus d’un qui se sont laissés prendre à ce petit jeu, l’ont regretté
amèrement. On connait trop peu la
puissance et les ruse de Satan, quoique Paul dise que nous n’ignorons pas ses
desseins. En parlant avec des croyants, on se rend compte qu’ils n’ont aucune
idée de la puissance du diable et de ses artifices : par curiosité, on
expérimente un peu ces influences sataniques comme pour jouer et ce qui est terrible, on s’étonne ensuite que
l’on est pris. Les Corinthiens en avaient été délivrés, malheureusement, ils
n’avaient pas fait des progrès dans la vie de foi ; ils étaient ignorants.
Paul leur dit : «
je ne veux pas que vous soyez ignorants pour ce qui est des manifestations
spirituelles » (v.1). Plus loin dans ce chapitre, il fait référence aux dons
spirituels et aux services, ce qui se passe dans le domaine spirituel. Ils
étaient ignorants : dans le chapitre 3, nous lisons pourquoi. Ils n’étaient pas
spirituels, mais charnels, quoiqu’ils soient nés de nouveau, ’ils avaient
dépouillé le vieil homme, ils se laissaient conduire par leur vieille nature,
la chair. C’est la raison pour laquelle ils manquaient de connaissance, le
premier problème que nous rencontrons, c’est le manque de discernement. Satan
avait atteint son objectif : dans cette assemblée où il nous est dit qu’ils ne
manquaient d’aucun don de grâce (chap. 1, 17), car Dieu leur avait donné tous
les dons par Son Esprit, ceux-ci étaient à disposition et pouvaient être
exercés, les Corinthiens ne distinguaient pas cette abondance d’activités
spirituelles, en partie extraordinaires comme des miracles , des guérisons ou
parler en langues de ce qui existait dans le paganisme et dont ils avaient été
délivrés. Ils ne remarquaient pas que Satan avait réussi à réintroduire des
influences démoniaques dans l’assemblée et n’étaient pas capables de distinguer
ces influences de l’action du Saint Esprit parmi eux. Quelle triste situation !
Ce n’étaient pas des incroyants qui s’étaient glissés parmi eux, il ne
s’agissait pas de discerner si on avait affaire à un croyant ou un incroyant,
mais de se rendre compte que ce qui était dit provenait du diable.
Est-ce possible
qu’il en soit ainsi parmi les croyants ? Paul ne parle pas seulement à des
croyants dans cette épitre, il s’adresse aussi à ceux qui ont la profession
chrétienne et il pouvait en avoir quelques uns à Corinthe.
Le diable peut
parfois amener des croyants à dire ou faire des choses qui déshonorent le
Seigneur. « je vous fais savoir que nul
homme parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit anathème à Jésus » (v.3). C’est ce
que les Corinthiens lui avaient écrit. L’apôtre leur affirme qu’une telle
expression ne peut provenir du Saint Esprit. Ils avaient été autrefois
entraînés vers les idoles et maintenant, ils avaient reçu le Saint Esprit et
devaient pouvoir faire la distinction, car
« personne ne peut dire Seigneur Jésus, si ce n’est par l’Esprit Saint
». On peut à peine imaginer que ces choses existaient dans cette assemblée.
Aujourd’hui, nous
voyons des mouvements dans la chrétienté où il se passe des choses aussi
graves. Grâce à Dieu, là où l’on s’attache à la parole, où l’on se sépare de
tout mal y compris dans le domaine religieux, on n’est pas confronté à cela,
mais dans maints cercles charismatiques, lors de soi –disant parler en langues,
on dit des choses semblables à ce que nous lisons ici. On n’a pas de
discernement. Jamais un démon, un mauvais esprit ne dira « Seigneur Jésus »,
nous en avons de nombreux exemples dans les évangiles, ils appelaient le
Seigneur Fils de Dieu, Fils du Très Haut, Fils de David, mais jamais Seigneur
Jésus.
Le croyant devrait
être heureux de dire « Seigneur Jésus », de reconnaître la seigneurie à son
Sauveur. Celui qui par la foi s’est soumis au Seigneur aime reconnaître Son
autorité. Mais dans bien des églises ces notions ne sont pas enseignées, c’est
pourquoi, il faut être très prudent et ne pas prononcer rapidement un jugement
négatif, si dans la chrétienté, on parle de Jésus sans ajouter Seigneur. Mais
si la personne refuse catégoriquement le terme tout en se déclarant chrétien,
on peut se poser la question si elle est vraiment convertie. Est-ce par
ignorance ou à dessein ? Et nous, nous voulons exprimer joyeusement qu’Il est
devenu notre Seigneur.
L’apôtre est ainsi
amené à dire qu’il y a une grande diversité de dons dans l’assemblée de Dieu,
le corps de Christ, mais aussi une unité. Si nous regardons dans le monde
autour de nous, et aussi parmi les chrétiens, il faut dire que souvent nous
concilions ces deux choses très difficilement. Dans le monde, c’est ainsi et
pour nous le danger existe, nous penchons d’un côté ou de l’autre, soit un
pluralisme où chacun peut faire ce qu’il veut, c’est la diversité illimitée,
mais ce n’est pas cela l’image de l’assemblée de Dieu, ou alors l’uniformité.
C’est ce que nous avons connu il y a cinquante ans : on devait être tous les
mêmes intérieurement et extérieurement, celui qui était différent allait dans
un camp de concentration, c’est l’homme ! Mais c’est aussi notre tendance, l’un
penche plus d’un côté, l’autre plus de l’autre côté, il n’arrive pas à relier
diversité et unité. Or Dieu dit que les deux tendances sont fausses. Nous
sommes tous sauvés, chacun différent avec ses facultés particulières pas ses
péchés et ses tendances mauvaises de la chair qui doivent être condamnées et
jugées. Dieu nous a intégrés dans le corps de Christ, il y a donc diversité de
dons de grâce que le Seigneur, assis maintenant à la droite de Dieu (Eph. 4) a
donné aux hommes.
Il y en a tant que
nous ne trouvons nulle part dans le nouveau testament une liste complète.
Romains 12 cite un certain nombre de dons, ici nous avons deux listes assez
semblables, mais pas exactement les mêmes et en Ephésiens, il est parlé de dons
divers qui contribuent spécialement à l’édification. Ici en Corinthiens, nous
avons plutôt le côté du témoignage de la puissance et la gloire de Dieu parmi
les siens, vu de l’extérieur dans le monde. On compte environ 20 dons, mais
nulle part nous lisons : « voici tous
les dons », ce que nous comprenons si nous pensons aux dons cités dans le
verset 28 des aides, des gouvernements ». Il y a donc beaucoup de possibilités
de services pour le Seigneur, une grande diversité, mais c’est le même Esprit
qui agit dans chaque membre.
« diversité de services et le même Seigneur » (v.5) –le service est
toujours en relation avec un maître- chacun, frère ou sœur a un service différent
pour le même Seigneur, nous voyons de nouveau le diversité avec l’unité. « il y
a diversité d’opérations mais le même Dieu » (v.6). Tout vient du même Dieu et
Père, nous devons y penser, il ne s’agit pas qu’un membre s’épanouisse et se
mette en avant. Toute cette diversité de dons contribue à servir le Seigneur, à
laisser agir le Saint Esprit parmi nous. Il y a un seul Seigneur avec qui nous
avons affaire et tout procède de Dieu. C’est le principe de la vie commune des
membres dans une assemblée locale et au-delà : tout par du centre, notre
Seigneur et est opéré par le Saint Esprit.
Le verset 7 a une
signification très pratique : ces dons sont donnés en vue de l’utilité. Quel
que soit le don, et nous voyons que chaque membre a une fonction, le don d’évangéliste, docteur, pasteur ne se
trouve que chez certains, mais chacun a une tâche , le but est l’utilité,
c’est-à-dire que les membres croissent, connaissent de mieux en mieux le
Seigneur. L’utilité pour l’assemblée, c’est connaître mieux le Seigneur pour
être capable de Le servir mieux, de L’aimer et L’attendre. C’est pour cela que
les dons nous sont donnés. Voyez le côté pratique de ce chapitre, parfois mal
compris parce que considéré de manière théorique, on pense qu’il ne nous
concerne pas puisque l’on a pas de don d’évangéliste, pasteur ou docteur. Il y
a ici une toute autre pensée : être utile à l’ensemble et ainsi, chacun , jeune
ou vieux, là où le Seigneur l’a placé contribue à la gloire du Seigneur.
A partir du verset
8, neuf ou dix dons sont énumérés : la parole de sagesse qui peut être
attribuée au pasteur, la parole de connaissance au docteur, à un autre, la foi.
On dira peut-être que nous avons tous la foi, mais ce n’est pas de cette foi
qu’il s’agit, mais d’une foi qui
transporte les montagnes, qui surmonte les difficultés présentes en comptant
sur le Seigneur, ce qui n’est pas donné à tous . C’est un don particulier que
certains frères et sœurs ont et qui est en bénédiction pour d’autres qui
traversent de grandes difficultés.
Puis sont cités des
dons de grâce de guérisons, des opérations de miracles, diverses sortes de
langues et l’interprétation des langues. Ces dons de guérisons, de miracles ou
preuves de puissance selon une autre traduction, l’interprétation de langues
ont été donnés par le Seigneur au début de l’assemblée, ils devaient servir à
montrer au monde Son action parmi les croyants. Je ne peux pas trouver dans
tout le nouveau testament qu’un enfant de Dieu ait été guéri par un apôtre,
c’était toujours des incroyants, car ainsi, on voyait la puissance de Dieu.
Nous avons d’autres exemples où des croyants malades pour qui on priait n’ont
pas été guéris. Cela ne se passait pas comme on le pratique dans certains
cercles chrétiens où le malade doit avoir une grande foi pour être guéri. Notre
passage correspond à Actes 3 où l’apôtre Pierre dit : « lève-toi et marche »,
c’était la puissance de Dieu. Il en est
ainsi pour le parler en langues qui n’était pas destiné aux croyants, mais
était un signe de Dieu pour les incrédules. C’est pourquoi, on peut dire que ce
qui est propagé dans ce domaine ne correspond pas à la parole de Dieu. Nous
avons aussi si peu de connaissance que nous ne réagissons pas toujours de la
bonne manière quand nous sommes confrontés à ces choses qui ne répondent pas à la
pensée de Dieu.
Il y avait aussi
des discernements d’esprits (v.10) : il est important d’avoir ce don. Je pense
à 1 Jean 4 où il est dit d’éprouver les esprits pour voir s’ils sont de Dieu.
Si quelqu’un vient dans l’assemblée avec un magnifique don d’orateur, on doit
se demander s’il s’agit bien de la voix du Bon Berger. Est-ce que chacun est
capable de le discerner ? Il ne s’agit pas de savoir s’il est croyant ou pas,
mais de juger ce qu’il dit, discerner si cela provient de l’opération du Saint
Esprit.
« mais le seul et
même Esprit opère toutes ces choses distribuant à chacun en particulier comme
il lui plaît » (v.11) Il connait les facultés de chacun, comme nous le voyons
dans Matthieu 25 où le maître distribue les talents à ses esclaves selon les
capacités de chacun. Avoir une bonne mémoire, être capable de bien comprendre
les choses, de bien parler ne sont pas des dons dans le sens de la parole. Ce
sont des facultés humaines que Dieu, le créateur a données et qui sont le vase
dans lequel le Saint Esprit peut mettre ces dons de grâce. Cela ne signifie
absolument pas que celui qui est bon orateur a un don d’évangéliste ou docteur,
mais que le Saint Esprit peut sanctifier cette faculté pour l’utiliser. C’est
Lui qui agit, cette diversité conduirait parmi les hommes au désordre, à la
confusion.
Des croyants
demandent parfois comment cela se passe chez nous, qui dirige les réunions.
Quand on répond qu’on se soumet à la direction du Saint Esprit, ils sont sceptiques et pensent que cela ne peut
fonctionner, parce qu’ils ne sont pas habitués à dépendre du Saint Esprit. Ce
chapitre nous le présente d’un point de vue tout à fait général ; le Seigneur
nous montre quelles sont Ses pensées, ces divers dons qu’Il distribue comme In
lui plaît, sous l’action du Saint Esprit peuvent s’exercer sans désordre ni
confusion. C’est le côté pratique et merveilleux : si tous, nous nous tenons
tranquilles devant le Seigneur, lui demandant qu’Il donne selon Sa sagesse les
dons et la réalisation pratique, alors tout contribuera à l’utilité, à
l’édification et à l’accroissement de la vie de foi de chacun (chap.14) C’est
l’expérience que nous pouvons faire de cette diversité de dons que le Seigneur
veut nous donner et de l’unité parce qu’elle vient de Lui et conduit à Lui.
Au verset 12,
l’apôtre fait une comparaison avec notre corps physique : chacun sait que notre
corps reçoit tous les ordres de fonctionnement de la tête, le cerveau commande
les mouvements des muscles, quand le
corps est en bonne santé, tout fonctionne harmonieusement dans l’intérêt de
l’ensemble. Quelle perfection, quelle précision dans un corps sain parce qu’il
y a un organe qui dirige tout, qui commande les nerfs, les muscles et
fonctionne comme Dieu l’a créé. Nous ne pensons pas combien de muscles entrent
en action pour que nous saisissions une tasse et la portions à nos lèvres sans
renverser !
Beaucoup de
membres, mais un seul corps : nous retrouvons toujours cette dualité, diversité
et unité, c’est le côté divin, ce qu’aucun homme ne peut amener, le Saint
Esprit le réalise au milieu des croyants. Ici, le terme « le Christ » ne
désigne pas seulement l’homme Christ Jésus, glorifié à la droite de Dieu, cette
expression comprend aussi son corps considéré comme un tout. Quand le Seigneur
viendra, alors cette situation anormale de séparation de la tête d’avec le
corps cessera, mais actuellement, il en est ainsi extérieurement quoique selon
les pensées de Dieu et pour la foi, nous savons qu’il y a un seul corps par le
Saint Esprit. Nous le lisons dans le verset 13 « nous avons tous été baptisés
d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit
esclaves, soit hommes libres et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un
seul Esprit » C’est la puissance unificatrice entre les membres du corps et non
pas la même éducation, la même position sociale . Nous voyons justement qu’il y
avait et a dans le monde des différences nationales, religieuses. Il n’y avait
pas de différences plus grandes entre l’esclave et l’homme libre. Pour Dieu,
elles n’existent plus dans l’assemblée. Galates 3 nous dit même que la
différence entre l’homme et la femme n’existe plus. Ici sur la terre, elle
subsiste, mais en Christ elle a disparu. Et pourtant, comme il nous est
difficile de mettre de côté ces différences sociales, souvent rebâties
artificiellement parmi les croyants, à l’encontre des pensées de Dieu. Il n’y a
ni esclaves ni hommes libres, ce sont les extrêmes, nous sommes tous baptisés
d’un seul Esprit pour être un seul corps.
Cette notion est
mal comprise : le baptême du Saint Esprit a eu lieu à la Pentecôte (Actes 2),
le seul corps s’est formé, les croyants ont été baptisés pour être un seul corps. Le Seigneur l’avait annoncé : «
vous serez baptisés de l’Esprit Saint dans peu de jours », cela a eu lieu 10
jours plus tard ; c’est l’explication biblique du baptême de l’Esprit, mais
nous ne lisons pas qu’un croyant, après avoir cru, été scellé du Saint Esprit,
soit encore baptisé de l’Esprit. Cela ne se trouve nulle part dans la parole.
Nous avons ici un passage clair qui nous montre que ce corps n’est pas chaque
fois reformé, il est considéré comme capable de fonctionner, parfait comme le
Seigneur l’a créé.
Dans les versets 14
à26, nous avons l’explication du fonctionnement du corps humain, il ne s’agit
pas du corps de Christ en tant que tel, mais en comparaison avec l’assemblée,
le corps de Christ. Nous en avons la preuve au verset 27, sorte de conclusion «
or vous êtes le corps de Christ et ses membres chacun en particulier » et au
verset 21 « la tête ne peut pas dire aux pieds : je n’ai pas besoin de vous ».
Nous voyons bien qu’il ne s’agit pas du corps de Christ, il serait tout à fait
déplacé d’attribuer ces paroles au Seigneur. Non, il s’agit de notre corps qui
nous présente une image compréhensible des pensées de Dieu.
Deux points de
vue sont traités ici pour montrer la diversité et l’unité. « car
aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs » (v.14). Tout n’est
pas pareil dans le corps, il n’est pas
composé de membres identiques, ce serait une représentation ridicule. Dieu veut
montrer Sa grandeur et Sa gloire parmi les croyants par la diversité, voilà
pourquoi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. Là réside le danger
: « si le pied disait : parce que je ne suis pas main, je ne suis pas du corps,
est-ce qu’à cause de cela il n’est pas du corps ? »(v.15). Le corps
ressemblerait à un monstre ! En tirant l’application pratique : que serait
l’assemblée si tous étaient comme tel ou tel frère ? N’avons-nous pas souvent
pensé cela ? S’il en était ainsi, ce ne serait plus le corps. Non, dit
l’apôtre, « si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? mais Dieu a placé les membres, chacun d’eux,
dans le corps comme il l’a voulu » (v.18). Ce n’est pas moi qui décide mais le
Seigneur et il ne viendrait à l’idée d’aucun membre de penser qu’il ne fait pas
partie du corps parce qu’il n’est pas cet autre organe ! Pourtant, cela se
passe souvent dans l’assemblée parmi les croyants. N’a-t-on pas souvent entendu
: « ah, si j’étais comme tel frère, si
j’avais un caractère aimable comme cette sœur, alors je pourrais servir le
Seigneur, mais ce n’est pas le cas » et on se croise les mains et ne fait rien.
Ce n’est pas du tout une vue de l’esprit, c’est bien réel, on peut rapidement
en arriver là et le résultat, c’est que nous désobéissons au Seigneur, nous ne
laissons pas agir l’Esprit dans notre vie et les frères et sœurs subissent un dommage, ils ne
jouissent pas de ce que le Seigneur voulait donner. Se poser la question :
pourquoi le Seigneur m’a placé ici ?, pourquoi m’a-t-il donné tel don et pas un
autre ?, ne convient pas ; Il est plus sage que nous. Il s’agit de reconnaître
que Dieu a placé les membres comme Il l’a voulu. N’ayons pas « une haute pensée au-dessus de celle qu’il
convient d’avoir, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun »
(Rom.12), nous ferions alors ce dont nous n’avons pas la capacité.
« mais maintenant
les membres sont plusieurs, mais le corps un » (v.20). L’apôtre le souligne
encore une fois pour que nous comprenions que le Seigneur veut la diversité,
mais qu’il s’agit d’un seul corps.
Le verset 21
présente l’autre danger, l’autre extrême : « l’œil ne peut pas dire à la main :
je n’ai pas besoin de toi ». Dans notre corps, il serait absolument impossible
qu’un membre s’élève au)-dessus d’un autre et dise : je suis plus honorable et
n’ai pas besoin de toi. Mais dans le corps de Christ ! Si nous sommes vrais
devant le Seigneur, nous devons confesser que cette pensée monte très vite dans
nos cœurs : on pourrait bien se passer de tel frère ! C’est très sérieux, car
ainsi, nous jugeons un frère auquel le Seigneur a confié une mission, peut-être
remplie en faiblesse. Mais qu’en est-il de moi-même ? puis-je dire que je me
laisse toujours conduire par le Seigneur ? Nous devons avouer qu’il n’en est
malheureusement pas ainsi et pourtant nous nous élevons facilement au-dessus
d’un autre. Quel orgueil qu’un croyant pense pouvoir juger pourquoi tel frère
est là avec ses faiblesses ! Reconnaissons que c’est Dieu qui a composé le
corps (v.24), nous ne sommes pas responsables de cette composition, c’est
l’œuvre de Dieu et ne nous élevons pas au-dessus des autres pensant
présomptueusement que l’on peut très bien se passer de ce frère. D’autre part,
se croire si faible que l’on ne peut rien faire, c’est se sous-estimer et alors
on est incapable d’être utile pour l’édification du corps de Christ.
De nouveau,
l’apôtre insiste « Dieu a formé le corps en donnant un plus grand honneur à ce
qui en manquait » (v.24). Nous voulons appeler les choses par leur nom et ne
pas les enjoliver : malheureusement il nous est déjà arrivé de mépriser des
frères et sœurs. Dieu a donné un plus grand honneur à ce qui en manquait.
Quand on pense à notre
corps physique, certains membres sont considérés comme étant un critère dela
beauté et sont bien soignés. Le Seigneur dit à ces membres-là qu’ils n’ont pas
besoin d’honneur. D’autres membres sont laids, cachés à l’intérieur du corps,
mais remplissent un rôle important. On pourrait bien vivre sans jambes, mais
pas sans cœur, sans poumons ou autre organe important qui ne sont pas aussi
honorables comme il est dit ici, mais qui ont une fonction vitale. C’est ainsi
qu’est vu le corps de Christ ; bien des frères et sœurs qui ne se sont jamais
mis en avant, qui ont prié fidèlement pour l’assemblée, qui peut-être étaient
considérés comme ces membres peu honorables, le Seigneur les connait et leur
donne cet honneur tandis que des frères qui servent en public, qu’on admire
pour leur grande connaissance de la parole ou parce qu’ils ont conduit des âmes
au Seigneur, eux n’ont pas besoin d’honneur, ils l’ont déjà obtenu des autres.
Nous devons tâcher
de voir l’assemblée avec les yeux de notre Dieu et Père qui veut que nous
comprenions un peu mieux Ses pensées. Nous sommes si souvent enclins à voir des
choses qui peuvent être présentes en partie comme la faiblesse ou l’erreur,
mais l’assemblée telle que le Seigneur la voit et ce dont elle est l’expression
est perdu. C’est pourquoi, il est important que nous ayons à cœur cet
enseignement : vous êtes le corps de Christ. N’est-ce pas encore plus
merveilleux que notre corps physique qui se délabre ; quand nous mourrons, si
le Seigneur ne vient pas avant, il se décomposera et deviendra poussière. Mais
le corps de Christ sera éternellement à la gloire de Dieu. Bien sûr, notre
corps ressuscitera en gloire, mais le corps de Christ a une importance bien
plus grande pour notre Dieu et Père. Vous êtes le corps de Christ, et ses membres
chacun en particulier : de nouveau unité et diversité.
Nous avons encore
une autre pensée qui n’est pas toujours bien comprise : une assemblée locale
dans un lieu est l’expression dans ce lieu de l’assemblée universelle. Il
s’agit ici de l’assemblée de Corinthe considérée comme le corps de Christ ; ils
n’étaient pas tout le corps de Christ qui lui est composé de tous les vrais
croyants où qu’ils soient dans le monde. Mais représentaient à Corinthe le
corps de Christ. C’est pourquoi, quand il se passe quelque chose dans une
assemblée, les autres assemblées ne peuvent pas décider si elles reconnaissent
ou non le décision prise, car alors eeles mettraient complètement de côté cette
pensée que l’assemblée locale est l’expression du corps de Christ, elles n’ont
pas le droit d’apprécier si cela leur convient. D’autre part, et c’est très
important, l’assemblée qui agit ou doit agir selon ce caractère, doit être
consciente qu’elle agit pour le compte et au nom du Seigneur pour tout le
corps. C’est le côté pratique : les autres rassemblements reconnaissent dès
lors la décision prise. Vous êtes le corps de Christ, vous exprimez à cet
endroit le caractère de ce corps.
Dans la dernière
partie du chapitre, l’apôtre énumère de nouveau quelques dons et montre que
tous ne possèdent pas ces divers dons., tous parlent-ils en langues ? et
pourtant certains croyants pensent que chacun devrait parler en langues, que
c’est la preuve qu’on est un chrétien spirituel. Je dis ceci pour corriger
cette pensée erronée, si couramment répandue chez des croyants qui ne peuvent
se libérer de cette influence exaltée. Qu’ils lisent la parole de Dieu et ils
verront qu’elle est très claire à ce sujet.
« or désirez avec
ardeur les dons de grâce plus grands : et je vous montre encore un chemin plus
excellent. » L’apôtre ne veut pas que l’on ne recherche que les dons les plus
grands. Comment peut-on désirer avec ardeur ?
Peut-on y arriver en allant dans une école biblique ? en s’occupant
beaucoup de la parole ? Non, mais en s’efforçant, là où l’on est, de servir
fidèlement le Seigneur. Un frère disait que s’il y a du dévouement, il y aura
des dons. C’est ce chemin plus excellent, l’amour pour le Seigneur, c’est la
condition la plus importante pour n’importe quel service. Voilà pourquoi ce
chapitre 13 est inséré ici, ce n’est pas
une interruption des pensées de l’apôtre au sujet des dons, ce chapitre sur
l’amour en est le centre.
L’esprit de
puissance, au chapitre 12, l’esprit de l’amour au chapitre 13 et les détails de
la réalisation pratique au chapitre 14, trois choses que l’apôtre citait à
Timothée « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et
d’amour et de conseil ».
1 Corinthiens
13 :
1 Si je parle
dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je
suis[8] comme un airain qui
résonne ou comme une cymbale retentissante. 2 Et si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et
toute connaissance, et que j’aie toute la foi de manière à transporter des montagnes,
mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. 3 Et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je
livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour,
cela ne me profite de rien.
4 L’amour use de
longanimité ; il est plein de bonté ; l’amour n’est pas
envieux ; l’amour ne se vante pas ; il ne s’enfle pas
d’orgueil ; 5 il n’agit pas
avec inconvenance ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne
s’irrite pas ; 6 il n’impute
pas[9] le mal ; il ne se
réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité ; 7 il supporte[10]
tout, croit tout, espère tout, endure tout.
8 L’amour ne
périt jamais. Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il
des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle
aura sa fin. 9 Car nous connaissons
en partie, et nous prophétisons en partie ; 10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie
aura sa fin. 11 Quand j’étais
enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais
comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui
était de l’enfant. 12 Car nous
voyons maintenant au travers d’un verre[11],
obscurément, mais alors face à face ; maintenant je connais en partie,
mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu. 13 Or maintenant ces trois choses
demeurent: la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces
choses, c’est l’amour.
Dans le dernier
verset du chapitre 12, l’apôtre incitait les Corinthiens à désirer avec ardeur
les dons de grâce et leur montrait un chemin plus excellent. Il leur avait
présenté la grande diversité des dons que le Seigneur donne à l’assemblée, au
corps de Christ par le Saint Esprit. Nous avons vu cet équilibre divin qu’il
nous est si difficile à réaliser : d’un côté toute cette abondance de
dons, mais de l’autre, un seul corps. Le danger existe de pencher d’un côté,
faire usage de cette grande diversité d’une manière désordonnée comme c’est le
cas dans le monde et souvent parmi les croyants, ou une uniformité stricte,
parce que l’on pense que l’unité s’exprime ainsi. Ces deux points de vue ne
correspondent pas à la pensée de Dieu. La diversité des dons et l’unité sont le
signe de la puissance de Dieu exprimée d’une manière toute particulière au
début du christianisme, mais encore maintenant dans l’assemblée, c’est le
témoignage de la grâce et la puissance de Dieu qui agit sur la terre. Voilà le
contenu du chapitre 12, l’unité et la diversité révèlent les pensées divines
dans un langage humain.
C’était une bonne
chose de désirer ces dons, et nous avons vu que ce n’est pas par un effort
humain , par une formation spéciale, mais ces dons s’obtiennent plutôt en se
consacrant au Seigneur avec dévouement. Il peut nous confier plus si nous nous
attachons à Lui de tout notre cœur tandis que si nous nous mettons en avant, le
Seigneur ne peut rien faire de nous. Et ainsi, l’apôtre en vient à notre
chapitre : je vous montre encore un chemin plus excellent.
En désirant avec
ardeur ces dons, il peut bien arriver que le moi soit le centre, alors le
Seigneur ne peut rien donner, mais si nous marchons dans ce chemin plus
excellent, décrit ici, le Seigneur peut agir. Au chapitre 8,1 l’apôtre avait
déjà émis cette pensée « la connaissance enfle, mais l’amour
édifie ». On peut dire que le chapitre 13 en est le développement. Si
quelqu’un pense avoir plus de connaissance qu’un autre, il peut très vite se
considérer supérieur, c’est cela s’enfler. Mais si réellement l’amour est
présent, le but sera toujours de servir l’autre et alors il y a édification.
C’est ce chemin plus excellent, car il s’agit d’édification dans l’exercice des
dons.
Mais Paul dit
« à quoi me servent les dons les plus grands si ma motivation devant le
Seigneur n’est pas bonne ? » On a dit à juste titre que nous avons
ici le cantique des cantiques du nouveau testament, l’esprit d’amour dans
l’exercice des dons, car nous avons vu que chaque membre du corps a un don à
exercer et ici l’apôtre s’adresse à chacun : l’amour est le chemin le plus
excellent par lequel nous pouvons servir le Seigneur et les autres à notre
place.
L’amour :
combien de choses sont recouvertes par ce concept aujourd’hui dans le
monde ! Mais tout cela ne nous concerne pas. Le mot « amour »
employé dans le nouveau testament « agape » n’était pratiquement pas
utilisé dans le langage courant en ce temps-là, les grecs avaient d’autres mots
comme « eros ». Nous voyons en cela la sagesse de Dieu, Il a utilisé
un mot qui n’avait rien affaire avec les pensées humaines, avec la saleté du
péché, un mot réservé à l’amour vrai, à l’amour de Dieu, un mot qui révèle la
nature de Dieu.
Dieu utilise des
mots humains pour exprimer des choses célestes, au fond, tous nos mots sont
plus ou moins souillés, c’est pourquoi on voit que le Saint Esprit sélectionne
des mots dont la signification ne peut pas être comprise par notre intelligence
et expliquée par un dictionnaire. On tente parfois d’expliquer ainsi un concept
spirituel, on y trouvera une signification humaine, mais pas celle qu’elle a
dans la parole. Dieu parle par des paroles enseignées de l’Esprit (1 Cor.2)
quand il s’agit de la révélation de son être. C’est cela que nous avons
ici : nous devons rechercher dans la parole ce qu’est cet amour divin. Si
nous voulons comprendre ce chapitre, nous devons d’abord nous demander de quel
amour il s’agit. Est-ce un comportement social,
est-ce ce qu’on appelle amour aujourd’hui dans le monde ? Non, il
est question ici de l’essence même de Dieu et si nous ne voyons pas cela, nous
ne pouvons pas comprendre ce chapitre, encore moins le mettre en pratique.
Nous devons donc
nous occuper quelque peu de la signification de ce mot « agape ».
Lisons pour cela dans 1 Jean 4,8 « Dieu est amour » et v.16
« nous avons connu et cru l’amour que Dieu a pour nous. Dieu est
amour ». Jean répète deux fois le principe : Dieu est amour, c’est Sa
nature. Il nous dit une fois qu’il est lumière (1 Jean 1,7) car on comprend
très vite que Dieu est saint.
De toute éternité,
cet amour de Dieu le Père avait un parfait récepteur, Son Fils qui pouvait dire
dans Jean 17 « tu m’as aimé avant la fondation du monde ». Là nous
voyons ce qu’est réellement l’amour de Dieu, un amour parfait qui avait un
objet parfait et se développait parfaitement entre le Père et le Fils qui était
dans le sein du Père.. Nous avons comme un projecteur qui nous permet de voir
dans l’éternité, dans la maison du Père, comment cet amour divin se déploie
parfaitement, en parfaite harmonie envers le Fils, Son nourrisson , Son
artisan. Et il n’est certainement pas faux d’affirmer que déjà dans l’éternité
le Fils aimait le Père.
Dieu a créé le monde, le péché y est entré et
les hommes, au lieu de se soumettre volontairement sont devenus ses ennemis Au
cours de l’histoire du monde, Dieu l’éprouve de diverses manières, puis quand
l’accomplissement des temps fut venu, Dieu envoya Son Fils et révéla ainsi Son
amour pour Ses ennemis. Humainement parlant, on ne comprend pas cet amour de
Dieu ; Ses créatures se sont révoltées, se sont détournées de Lui et sont
devenues Ses ennemis. L’amour de Dieu est bien d’une toute autre nature que ce
que nous nous représentons : un sentiment produit pour un objet qui en est
digne, mais pour Dieu, il n’en est pas ainsi, Son amour se répand comme un
fleuve, une source, même si l’objet en est indigne, car le monde était
absolument indigne de l’amour de Dieu, mais Dieu a tant aimé le monde (Jean 3,
16) et si nous pensons aux individus, « Dieu constate son amour à lui
envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort
pour nous » (Rom.5,8) Peut-on attendre que l’amour se manifeste envers des
pécheurs ? D’un point de vue humain, sûrement pas, mais le caractère de
l’amour divin se montre justement là, Dieu est amour, ce n’est pas seulement un
attribut de Dieu, mais Sa nature, Il en est la source et cet amour s’est
déployé envers des êtres qui étaient pécheurs, ses ennemis, parce qu’il ne
dépend pas d’un objet qui en est digne. D’autre part, cela montre que l’amour
de Dieu est capable en même temps de faire le nécessaire pour que l’objet
puisse en être digne. Dieu se renierait s’Il exerçait cet amour constamment et
ainsi s’identifiait avec quelqu’un qui lui est opposé.
A la croix, l’amour
de Dieu s’est révélé dans le don de Son Fils pour Ses ennemis, mais la croix montre aussi qu’Il est lumière, saint.
Ce sont les deux côtés de Sa nature : Son amour et Sa sainteté ont été
révélées et satisfaits par la croix. Et ainsi, nous qui avons cru au Seigneur
Jésus, nous participons à la nature de Dieu, nous ne sommes pas seulement les
objets de Son amour, mais par la nouvelle naissance, nous avons reçu une
nouvelle nature qui correspond à Sa sainteté : d’un côté, nous sommes
lumière dans le Seigneur et d’autre part, l’amour de Dieu est versé dans nos
cœurs par l’Esprit Saint (Rom.5,5). C’est la position, la nature d’un chrétien,
il est en parfaite harmonie avec la nature de Dieu, sinon, il ne pourrait pas
avoir communion avec Dieu. C’est du moins le point de vue qui ressort
ici : être conforme à la nature de Dieu, lumière et l’amour versé dans nos
cœurs comme un récipient que l’on remplit.
Cet amour, comme
nous l’avons dit n’est pas suscité par ce qui est digne de lui, il nous relie
simplement à la nature de Dieu et pour cette raison, nous libère de la
dépendance et du regard des hommes. Si nous nous reposons dans cet amour divin
– et c’est la condition de ce chapitre -
nous savons que nous sommes les objets de cet amour de Dieu, il a été
versé dans nos cœurs, nous en sommes remplis et nous pouvons en jouir, alors,
il s’agit de révéler cet amour à d’autres. « soyez imitateurs de Dieu
comme de bien-aimés enfants et marchez dans l’amour » (Eph.5).
Cet amour divin, ne
nous délivre-t-il pas de tout ce qui nous entoure dans ce monde, quand nous
pensons que nous avons expérimenté un tel amour, manifesté envers nous alors
que nous étions encore pécheurs et qui maintenant que nous sommes devenus
enfants de Dieu, nous enveloppe de sorte que nous pouvons nous reposer
totalement dans cet amour ?
J’ai trouvé là mon
repos, je vois que le Seigneur, comme chef de son corps m’a placé ici sur la
terre à un endroit précis, l’important c’est que je jouisse de ma relation avec
Lui et par Lui avec le Père. Et si je vois autour de moi que l’un ou l’autre
membre du corps a besoin de quelque chose, que je peux aider, je désire être
imitateur de Dieu, montrer cet amour et ainsi servir le corps de Christ. Quand
nous voyons ce qui est présenté dans ce chapitre, nous réalisons que nous
sommes bien peu remplis de cet amour pratique.
« si je parle
dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je
suis comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante ». Il
est question ici de quelqu’un qui possédait les plus grands dons, et Paul en
était, il parlait en langues plus que tous les autres. Ces dons nous impressionnent,
nous pauvres humains ! Mais l’apôtre dit que si l’on a pas l’amour, c’est
seulement un beau discours ; on peut exprimer magnifiquement les plus
hautes vérités, si le mobile n’est pas l’amour, ce n’est qu’une musique
produite par un bel instrument, la conscience, le cœur n’est pas atteint. C’est
pourquoi, l’apôtre cite ce don en dernier, alors que les Corinthiens le mettait
à la première place. Si l’amour n’est pas le mobile, ce n’est qu’un son qui n’a
pas d’effet. L’amour édifie, recherche l’utilité, la bénédiction des autres
membres du corps.
« si j’ai la
prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j’aie
toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas
l’amour, je ne suis rien. » Cela va encore plus loin que le premier verset
qui parle de ce don de langues, considéré dans la parole comme peu important,
mais qui impressionne extérieurement. Et l’on peut bien se représenter
l’impression que cela fait sur la chair d’entendre quelqu’un parler sous
l’influence de l’Esprit une langue qu’il n’a pas apprise. Mais l’apôtre nous
dit que ce n’est pas plus qu’une cymbale retentissante. En ce temps-là, la
prophétie était chez les apôtres la révélation de mystères qui étaient encore
inconnus. Mais le service d’un prophète ne doit pas nécessairement concerner
des choses futures. Déjà dans l’ancien testament, nous trouvons des prophètes
qui ne parlaient pas d’événements futurs. Pensons à Jonas que Dieu a envoyé à
Ninive : « encore quarante jours et Ninive sera
détruite ! ». On peut l’appeler l’évangéliste de l’ancien testament,
par son sermon, il appelait à la repentance et Ninive n’a pas été détruite,
parce qu’elle s’est repentie. Cela nous montre que la prophétie n’annonce pas
toujours l’avenir comme on le pense souvent. Mais le prophète est toujours le
canal par lequel Dieu communique Ses pensées dans une certaine situation, pour
toucher les cœurs et les consciences. Celui qui possédait ce don de prophétie
devait avoir son oreille attentive à la voix du Seigneur.
« si je
connais tous les mystères et toute connaissance ». Dieu avait confié à
Paul beaucoup de mystères et qui peut dire qu’un croyant possède autant de
connaissance que l’apôtre ? Pierre écrit dans sa deuxième épitre que les
lettres de Paul sont difficiles à comprendre et pourtant, lui aussi avait
beaucoup de connaissance.
« et toute la
foi qui transporte les montagnes », nous en avons dit hier quelques mots.
C’est un don de grâce que Dieu a donné à quelques-uns pour être capables
d’accomplir Son service dans les plus grandes difficultés. Si je possède tout
cela sans l’amour, peut-être que d’autres en retireront de la bénédiction, dit
l’apôtre, mais je ne suis rien.
« et quand je
distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin
que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me profite de
rien ». Il y a eu des gens qui ont fait beaucoup pour les autres et il y
en a encore aujourd’hui ; certains ont même donné leur vie pour protester,
ils se sont aspergés d’essence et y ont mis le feu, mais à quoi cela a-t-il
servi ? C’est une action héroïque qui nous bouleverse, mais Paul dit que cela ne sert à rien si je n’ai
pas l’amour. Par contraste, nous voyons l’infinie valeur de l’œuvre du Seigneur
qui s’est donné lui-même pour nous par amour pour nous. Plusieurs passages
insistent sur ce côté « il nous a aimé et s’est livré lui-même pour
nous ».
Puis, l’apôtre en
vient à parler du côté positif de l’amour, mais encore une fois, ce n’est pas
d’un amour humain qu’il s’agit à partir du verset 4. « l’amour use de
longanimité, il est plein de bonté ». Il y a des gens naturellement
aimables, patients, s’il s’agissait de ces qualités humaines, tout ce que je
viens de dire n’aurait servi à rien. C’est justement un point important, si
souvent mal compris parmi les croyants. On pense que pour celui qui a un tel
caractère, il est plus facile de croire. En est-il vraiment ainsi ? Dieu
a-t-il avantagé certains au détriment d’autres ? Je ne pense pas qu’il y
ait un seul écrivain qui le montre. C’est une pensée tout-à-fait fausse de
croire que quelqu’un est favorisé dans le chemin de la foi. Si c’était par
nature, nous devrions admettre qu’il y a encore quelque chose de bon dans notre
vieille nature et nous savons bien qu’il n’en est pas ainsi. Il y a des
qualités que Dieu nous a données et qu’il désire voir chez les siens, qui
extérieurement Lui ressemble, comme par exemple dans la parabole de Matthieu
13, l’ivraie est fort semblable au bon grain, mais n’en est pas. C’est
pourquoi, on ne doit pas penser qu’un caractère aimable a plus facile, au
contraire, il est en grand danger d’être patient et doux alors qu’il faut
résister et ne pas céder, quand il s’agit de se déclarer résolument pour le
Seigneur. Celui qui est doux naturellement sera pris dans les filets de Satan.
On a souvent fait l’expérience que quand il s’agit de se déclarer pour le
Seigneur dans une circonstance particulière, des frères et sœurs aimables et
doux n’ont pas été fermes et sont devenus des instruments du diable. D’autre
part, il y a des gens qui montent facilement sur leurs grands chevaux et
s’emportent, réagissent d’une manière égoïste. Nous devons bien comprendre
qu’il n’est pas question ici de qualités humaines naturelles, mais ce que le
Seigneur a produit en nous et veut produire tous les jours. Nous devons
apprendre la patience toujours à nouveau et ne pas penser que nous le sommes
par nature. Considérons comment ces caractères s’exprimaient chez le Seigneur.
Il était patient, mais Il a aussi parlé très sévèrement aux pharisiens dans des
circonstances où ils portaient atteinte à la gloire de Dieu. Nous aurions été
indifférents au déshonneur porté à Dieu.
« l’amour
n’est pas envieux, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne se vante pas »
(v.4) : tous ces caractères se retrouvent dans l’exemple du Seigneur
Jésus. Je veux encore revenir à ce que je disais, nous ne pouvons refléter ces
caractères que si nous nous reposons et jouissons complètement de cet amour de
Dieu qui a été versé dans nos cœurs. Alors je ne regarderai pas avec envie mon
frère ou mon voisin qui est peut-être mieux loti extérieurement que moi, s’il a
un plus grand don que moi, s’il remplit un service plus visible, ce qui est
honoré par les hommes.
Si je suis rempli
de l’amour de notre Dieu et Père et du Seigneur Jésus, je peux me réjouir de ce
que le Seigneur utilise un frère pour le bien des autres ; s’il n’en est
pas ainsi, je serai vite jaloux ! Mais ce n’est pas une vie d’ascèse comme
la philosophie le préconise « contente-toi de ce que tu as ». L’amour
se réjouit même si mon frère a plus de connaissance ou est plus riche, pourquoi
devrais-je être jaloux ? peut-être que cela ne serait pas bon pour moi.
L’amour ne se vante
pas : comme c’est triste quand on est tellement occupé de soi-même que
l’on doit toujours être plus que les autres !Et nous devons dire que
personne n’est épargné de cette tendance à s’élever. Mais si nous nous occupons
de la grandeur de l’amour du Seigneur, et c’est le côté pratique, y a-t-il
encore place pour notre importance ? Jean le Baptiseur disait :
« il faut qu’il croisse et que moi, je diminue ». Il était heureux de
voir le Seigneur honoré et lui être mis à l’arrière-plan.
« l’amour
n’agit pas avec inconvenance » : combien de choses sont entreprises
pour attirer l’attention sur soi, même parmi les croyants. Dans le monde, c’est
monnaie courante « arrange-toi pour être au centre, fais du bien et
parles-en ! » C’est juste le contraire de ce que l’amour de Dieu veut
produire dans nos vies pratiquement.
« l’amour ne
cherche pas son propre intérêt » : il se tourne vers son prochain
parce qu’il est mon frère. J’aime les frères et sœurs, non pas parce qu’ils me
sont sympathiques – ce serait un amour naturel - mais parce qu’ils sont enfants de Dieu,
rachetés au même prix que moi, participants de la même nature que moi. Voilà la
raison de mon amour pour eux et pas parce qu’ils me sont sympathiques. Dieu
nous a donné un amour naturel qui a sa place dans le mariage, dans les
relations entre parents et enfants. Il nous est dit que dans les derniers
jours, il surviendra des temps fâcheux où les hommes seront sans affection
naturelle. (2 Tim.3) Nous en voyons déjà maintenant la manifestation, mais ici,
ce n’est pas de cet amour dont il est question.
« il ne
s’irrite pas » : encore une caractéristique négative , ce que l’amour
ne fait pas. On ne parle pas du côté actif, je veux encore insister sur cette
pensée que nous devons être en communion avec le Seigneur, nous appuyant
toujours sur cet amour pour être capables de réaliser cela. Nous sommes très
vite irrités par les choses ordinaires de la vie si nous ne sommes pas en
communion pratique avec le Seigneur.
Réalisons que cet amour peut et doit devenir un pôle dans notre vie, alors nous
ne serons pas vite ébranlés et serons capables de servir, car il s’agit dans ce
chapitre de service pour le Seigneur.
Le chapitre nous
parle des dons, puis du service et du chemin par lequel s’effectue le vrai
service. Souvent, nous effectuons un service parce que nous estimons qu’il est
nécessaire, que les frères comptent sur nous, le Seigneur peut l’utiliser en
bénédiction, mais ce n’est pas le bon mobile et le Seigneur pourrait donner
bien plus si nous étions poussés par l’amour pour Lui. Pour cela, nous avons
besoin de réaliser cette paix intérieure, cette communion produite par l’amour
du Seigneur pour nous et les siens.
Dans le verset6,
l’amour se réjouit du bien ; il faut d’abord le renoncement de soi, ce qui
est si difficile à réaliser. Il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se
réjouit avec la vérité. Pourtant, se réjouir avec l’injustice peut monter
facilement dans nos cœurs, cette pensée « c’est bien fait pour
lui ! ». Ce n’est pas l’amour divin cela ! Nous le savons bien,
mais condamnons-nous ces tendances ou les considérons-nous facilement comme
réactions humaines naturelles ? Nous nous demandons pourquoi nous avons si
peu de force, si peu d’amour vrai alors que nous nous tenons trop peu dans la
lumière de Dieu. Ici, cet amour de Dieu est souligné tout particulièrement pour
nous faire sentir ce qui est une entrave dans nos vies au développement de
l’amour de Dieu. Il se réjouit avec la vérité.
Pour conclure au
verset 7, il supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout, qualités qui,
je le souligne de nouveau, ne sont possibles qu’en possédant ce repos
intérieur, la jouissance de l’amour du Père.
Nous sommes très vite méfiants vis-à-vis de croyants, supposons toute
sorte de choses qui sont parfois vraies, mais ce n’est pas l’amour, on exprime
sa clairvoyance, sa compréhension des choses, mais quel tort peut-on faire à
l’âme alors que nous voyons ici que nous ne devrions pas le faire. L’amour
supporte tout, croit tout, espère tout. Nous, nous arrivons vite à la
conclusion qu’il n’y a plus rien à espérer, cela signifie que notre service
cesse, l’amour de Dieu ne peut plus s’exprimer en nous et agir. Insistons
encore sur cette pensée que tous ces caractères sont vus dans la vie de notre
Seigneur. N’a-t-il pas supporté Judas pendant 3 ans alors qu’Il savait dès le
premier jour qu’il allait le livrer ? C’était Son amour qui Lui permettait
de tout supporter de la part de ses autres disciples.
Au verset 8,
l’apôtre tire la conclusion que l’amour ne périt jamais. Tout le reste
disparaît, mais l’amour, la nature même de Dieu ne périt jamais. Dieu est
amour, c’est pourquoi Il demeure éternellement, ce qui précède, ce qui suit
passe. L’apôtre s’explique : y a-t-il des prophéties ? »
ce service pour les croyants qui vivent dans l’imperfection sur la terre
trouvera sa fin. Elles disparaîtront par l’intervention de Dieu quand le
Seigneur viendra nous enlever, il n’y aura plus de prophéties pour parler aux
hommes qui sont loin de Dieu, nous serons dans la maison du Père. « y
a-t-il des langues, elles cesseront . Y a-t-il de la connaissance ?
elle aura sa fin. » Il y aura un moment où je n’aurai plus besoin de
connaissance, quand le Seigneur viendra, je connaitrai comme j’ai été connu. Il
est intéressant de remarquer que l’apôtre utilise une autre expression pour les
langues, elles cesseront, c’est-à-dire qu’elles n’auront plus raison d’être, on
ne peut pas en tirer la conclusion qu’elles cesseront quand le Seigneur vient
enlever les siens. Je pense qu’elles ont cessé bien avant cela, je suis
persuadé que cela a eu lieu peu après la fin de la rédaction du nouveau
testament. Dans Hébreux 2, 3 , l’apôtre en parle déjà au passé « un si
grand salut, qui ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, a été confirmé
par ceux qui l’avaient entendu, Dieu rendant témoignage avec eux par des signes
et des prodiges et par divers miracles et distributions de l’Esprit
Saint ». Un salut d’abord annoncé par le Seigneur, puis par ceux qui l’ont
entendu, Ses apôtres qui l’ont transmis à d’autres, déjà avant l’an 70, cela
faisait partie du passé : Dieu rendait témoignage par ces signes. On
pourrait citer d’autres indices qui montrent que les langues ont cessé bien
plus tôt que les prophéties et la connaissance qui disparaitront quand le
Seigneur viendra. Dans ce domaine règne une grande confusion : certains
disent que les prophéties ont disparu, ce don particulier n’aurait existé qu’au
début du christianisme, mais les langues subsistent encore aujourd’hui. Cela
nous conduirait trop loin d’approfondir le sujet. Revenons au verset
9 : »nous connaissons en partie et nous prophétisons en
partie », preuve que les prophéties et la connaissance existent toujours,
mais ce n’est qu’en partie, tout sera toujours imparfait sur la terre. Cela ne
signifie pas que nous devons être indifférents, que nous ne sommes pas
responsables, non, mais nous sommes des créatures encore sous les conséquences
du péché, même si nous le voulions, il est impossible de parvenir à la
perfection dans cette création.
« mais quand
ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin » (v.10).
Cela fait référence au moment où le Seigneur vient nous chercher. Jusque-là,
tout est en partie, une situation parfaite sur la terre ne sera jamais
atteinte.
Puis au verset 11,
l’apôtre fait une autre comparaison : « quand j’étais enfant,
je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un
enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui est de
l’enfant. ». Il en est ainsi dans notre vie, aussi longtemps que nous
sommes ici, tout est faible, comme dans l’enfance, mais vient un moment où ce
qui nous caractérise ici sur la terre prendra fin et la perfection représentée
par l’adulte sera réalisée.
« nous voyons
au travers d’un verre, obscurément, mais alors face à face, maintenant je
connais en partie, mais alors je connaitrai à fond comme aussi j’ai été
connu ».A l’époque, les fenêtres avaient un verre semi-transparent, on ne
voyait pas distinctement. Cette dernière image nous montre bien qu’il ne s’agit
pas de perfection terrestre, mais d’un état qui sera atteint quand le Seigneur
viendra. Alors tout ce qui n’est pas parfait disparaîtra.
Même la foi
trouvera sa fin : ici sur la terre, la foi est nécessaire, mais au moment
où nous passons de la foi à la vue,
quand nous serons dans la maison du Père, il n’y aura plus de foi, car la foi
est l’assurance de ce que l’on ne voit pas (Hebr. 11) et ce que je vois, je
n’ai pas besoin de le croire. C’est la même chose pour l’espérance : une
espérance que l’on voit n’est pas une espérance, ce que l’on voit, pourquoi
l’espère-t-il ? (Rom. 8). L’espérance aussi sera atteinte, mais sur la
terre, nous avons besoin des deux.
L’amour, par contre
, ne cessera jamais, c’est pour cette raison qu’il est le plus grand : il
est la nature de Dieu et subsiste toujours. Et nous, qui avons expérimenté cet
amour divin dans notre vie et avons le privilège de l’exprimer, que le Seigneur
nous accorde de l’avoir compris, de croître de plus en plus dans la pratique,
si nous sommes prêts à laisser agir cet amour en nous, non pas parce que
l’objet en est digne, mais qui agit comme un courant, une source qui ne peut
être arrêtée. Que ce soit le mobile de notre service envers les frères et sœurs
et tous les hommes auxquels nous pouvons apporter la grâce de Dieu. Que nous
emportions cette pensée : la plus grande chose que nous puissions
connaître sur la terre, c’est l’amour de Dieu qui se déploie en nous en
bénédiction à d’autres et pour Sa gloire.
1 Corinthiens
14 :
1 Poursuivez
l’amour, et désirez avec ardeur les [dons] spirituels, mais surtout de
prophétiser. 2 Parce que celui qui
parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne
l’entend ; mais en esprit il prononce des mystères. 3 Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, et
l’exhortation, et la consolation. 4
Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; mais celui qui prophétise
édifie l’assemblée. 5 Or je désire
que tous vous parliez en langues, mais surtout que vous prophétisiez ;
mais celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à
moins qu’il n’interprète, afin que l’assemblée reçoive de l’édification.
6 Et maintenant,
frères, si je viens à vous et que je parle en langues, en quoi vous
profiterai-je, à moins que je ne vous parle par révélation, ou par
connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ? 7 De même les choses inanimées qui rendent un son, soit une flûte,
soit une harpe, si elles ne rendent pas des sons distincts, comment
connaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ? 8 Car aussi, si la trompette rend un
son confus, qui se préparera pour le combat ? 9 De même aussi vous, avec une langue[12],
si vous ne prononcez pas un discours intelligible, comment saura-t-on ce qui
est dit, car vous parlerez en l’air ? 10
Il y a je ne sais combien de genres de voix dans le monde, et aucune d’elles
n’est sans son distinct. 11 Si donc
je ne connais pas le sens de la voix, je serai barbare[13]
pour celui qui parle, et celui qui parle sera barbare pour moi. 12 Ainsi vous aussi, puisque vous
désirez avec ardeur des dons de l’Esprit[14],
cherchez à en être abondamment doués pour l’édification de l’assemblée.
13 C’est
pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour qu’il interprète. 14 Car si je prie en langue, mon esprit
prie, mais mon intelligence est sans fruit. 15 Qu’est-ce donc ? Je prierai avec l’esprit, mais je prierai
aussi avec l’intelligence ; je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai
aussi avec l’intelligence. 16 Autrement,
si tu as béni avec l’esprit, comment celui qui occupe la place d’un homme
simple dira-t-il l’amen à ton action de grâces, puisqu’il ne sait ce que tu
dis ? 17 Car toi, il est vrai,
tu rends bien grâces ; mais l’autre n’est pas édifié. 18 Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que
vous tous ; 19 mais, dans
l’assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence, afin
que j’instruise aussi les autres, que dix mille paroles en langue.
20 Frères, ne
soyez pas des enfants dans vos entendements, mais, pour la malice, soyez de
petits enfants ; mais, dans vos entendements, soyez des hommes faits. 21 ²Il est écrit dans la loi :
«C’est en d’autres langues et par des lèvres étrangères que je parlerai à ce
peuple ; et même ainsi, ils ne m’écouteront pas, dit le *Seigneur»[15]. 22 De sorte que les langues sont pour signe, non à ceux qui
croient, mais aux incrédules ; mais la prophétie [est un signe], non aux
incrédules, mais à ceux qui croient. 23
Si donc l’assemblée tout entière se réunit ensemble[16],
et que tous parlent en langues, et qu’il entre des hommes simples ou des
incrédules, ne diront-ils pas que vous êtes fous ? 24 Mais si tous prophétisent, et qu’il entre quelque incrédule ou
quelque homme simple, il est convaincu par tous, [et] il est jugé par
tous : 25 les secrets de son
cœur sont rendus manifestes ; et ainsi, tombant sur sa face, il rendra
hommage à Dieu, publiant que Dieu est véritablement parmi vous.
26 Qu’est-ce
donc, frères ? Quand vous vous réunissez, chacun de vous a un psaume, a un
enseignement, a une langue, a une révélation, a une interprétation : que
tout se fasse pour l’édification. 27
Et si quelqu’un parle en langue, que ce soient deux, ou tout au plus trois,
[qui parlent], et chacun à son tour, et que [quelqu’]un interprète ; 28 mais s’il n’y a pas d’interprète,
qu’il se taise dans l’assemblée, et qu’il parle à soi-même et à Dieu ; 29 et que les prophètes parlent, deux
ou trois, et que les autres jugent[17] ;
30 et s’il y a eu une révélation
faite à un autre qui est assis, que le premier se taise. 31 Car vous pouvez tous prophétiser un à un, afin que tous
apprennent et que tous soient exhortés. 32
Et les esprits des prophètes sont assujettis aux prophètes. 33 Car Dieu n’est pas [un Dieu] de
désordre[18], mais de paix, comme
dans toutes les assemblées des saints.
34 Que[19] vos femmes se taisent
dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler ; mais
qu’elles soient soumises, comme le dit aussi la loi. 35 Et si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles
interrogent leurs propres maris chez elles, car il est honteux pour une femme
de parler dans l’assemblée. 36 La
parole de Dieu est-elle procédée de vous, ou est-elle parvenue à vous
seuls ?
37 Si quelqu’un
pense être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que les choses que je vous
écris sont le commandement du Seigneur. 38
Et si quelqu’un est ignorant, qu’il soit ignorant. 39 Ainsi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez
pas de parler en langues. 40 Mais que
toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre.
L’apôtre Paul écrit
à Timothée : « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de
puissance, d’amour et de conseil. » (2 Tim. 1, 7). On a souvent remarqué
que ces trois choses se retrouvent dans le chapitre que nous sommes en train de
considérer. Dans le chapitre 12, nous avons vu la grande diversité des dons de
grâce que les membres du corps de Christ possèdent. C’est l’esprit de puissance
dans lequel la vie d’assemblée se révèle, puis, nous avons considéré dans le
chapitre 13 l’esprit d’amour qui doit être la base de tout service qui veut
être utile et béni.
Ici, dans le
chapitre 14, nous avons l’esprit de conseil, l’application pratique du chapitre
12 et automatiquement, on pense aux réunions d’assemblée dont il n’était pas
question dans les deux chapitres précédents. Ici, l’expression
« l’assemblée » est citée 9 fois. C’est pourquoi, ce chapitre est
très important pour l’ordre dans les réunions de croyants comme il est dit tout
à la fin (v.40).
Certains diront
qu’il y est question de choses dont ils ne savent que faire. Evidemment, il y a
des choses considérées ici et expliquées par le Saint Esprit que nous ne
connaissons plus aujourd’hui sous cette forme, nous le verrons au cours de nos
considérations, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas en tirer un
enseignement important.
Dans la première
partie jusqu’au verset 25, l’apôtre apprécie et compare deux dons, le parler en
langues et la prophétie. Or, les Corinthiens ne manquaient d’aucun don comme
nous le lisons au début de l’épitre et plaçaient très haut le don de parler en
langues. D’emblée, il apparait clairement que le don de prophétie est le plus
élevé. A partir du verset 26, nous voyons l’exercice de ces dons dans les réunions
d’assemblée, on peut dire l’ordre intérieur et extérieur dans les réunions de
croyants, d’abord dans les réunions où la parole est annoncée, c’est-à-dire où
Dieu nous parle. Dans les réunions d’adoration ou de prières, nous nous
adressons à Dieu, au Père, au Seigneur, mais dans les réunions où la parole est
annoncée ou les réunions d’édification, nous désirons que le Seigneur nous
parle par Sa parole.
Examinons d’abord
les premiers versets qui résument ce que nous avons considéré dans les
chapitres précédents :à la fin du chapitre 12, l’apôtre leur avait dit de
désirer avec ardeur les dons de grâce plus grands et leur avait montré un
chemin plus excellent qu’il faut absolument suivre si nous voulons servir le
Seigneur. Nous avons vu qu’il consiste en ce que nous nous mettions à la disposition du Seigneur
comme Ses instruments, nous soumettant à Lui pour qu’Il puisse nous utiliser.
(chap. 13). Le premier verset reprend cette pensée : « poursuivez
l’amour et désirez avec ardeur les dons spirituels, mais surtout de
prophétiser. »
Poursuivre l’amour,
nous avons vu qu’il ne s’agit pas de sympathie humaine, mais d’amour divin que
Dieu nous a manifesté, nous a faits enfants de Dieu et nous a rendus
participants de la nature divine. Dans notre vie de foi, nous devons toujours à
nouveau le poursuivre, parce que nous avons encore en nous notre vieille nature
qui est opposée à celle de Dieu. C’est pourquoi, il y a continuellement lutte,
ou plutôt le mot n’est pas correct, car il
n’est pas dit que nous devons lutter contre le péché, contre notre vieille
nature. Le combat a eu lieu, la chair est mise de côté, elle n’a plus le dessus
en nous ni la même force, le combat a eu lieu, le Seigneur a vaincu par Sa mort
sur la croix. Mais nous devons maintenir dans la mort les membres du vieil
homme, cela fait aussi partie de l’exhortation « poursuivez
l’amour ». Revêtez-vous comme des élus de Dieu (Col. 3, 12)
Mais ce n’est pas
encore suffisant : l’apôtre répète la fin du chapitre 12 désirez avec
ardeur les dons spirituels. Et si l’exhortation est répétée, c’est qu’il est
important de mettre toute son énergie pour posséder des dons que le Seigneur
veut nous donner . Ce n’est pas quelque chose qui tombe du ciel, que l’on
fait comme hobby. Bien des frères et sœurs peuvent en témoigner. Le don de
grâce qui est à désirer le plus c’est celui de prophétie ; l’apôtre montre
dès le début que c’est le plus grand que Dieu donne, et pourtant, comme c’est
souvent le cas, c’est un don qui est le moins connu. Bien peu de croyants ont
une vue claire de ce en quoi il consiste. Si l’on demande ce qu’est la
prophétie, la plupart répondront qu’il s’agit de la prédiction de l’avenir, or
ce n’est pas la définition de la prophétie, cela en fait partie, mais ce n’est
pas l’explication de la prophétie.
Il est question de
bien des prophètes dans l’ancien testament, par exemple Elie, il n’a pas décrit
d’événements futurs, sauf qu’il a annoncé qu’il ne pleuvrait pas. Jonas a dit
que Ninive serait détruite dans 40 jours, mais cela n’a pas eu lieu puisque les
Ninivites se sont repentis, Jonas était un prédicateur qui appelait à la
repentance. Et si nous pensons à Aggée, il devait exhorter le résidu à
travailler à la reconstruction du temple au lieu de se consacrer à leur propre
maison. Voilà le service d’Aggée, juste à la fin de son livre, il écrit une
phrase concernant le Messie à venir sous une forme cachée en parlant de
Zorobabel.
Le service du
prophète n’est donc pas défini par la prédiction de l’avenir, il peut l’être et
l’est souvent, mais un prophète est quelqu’un qui se tient devant Dieu et
révèle Ses pensées aux hommes de telle façon que leurs cœurs et leurs
consciences soient amenés dans la lumière de Dieu et touchés. C’est cela un
prophète et peu de gens le savent ! Il nous est dit ici que c’est le don
le plus élevé, ce n’est pas un don de signes comme le don de langues. Quelle
confusion dans la chrétienté aujourd’hui ! Beaucoup pensent que la
prophétie ne consiste qu’en l’annonce d’événements futurs et ils tiennent des
réunions où sont annoncées les choses les plus farfelues en contradiction
totale avec la parole de Dieu.
Le prophète est
donc celui qui se tient dans la présence de Dieu. C’est ce que nous voyons dans
bien des passages de l’ancien testament. Elie, par exemple disait :
« l’Eternel devant qui je me tiens ». Ces prophètes dans l’ancien
testament se tenaient devant l’Eternel pour connaître Ses pensées et être ainsi
le canal pour toucher les consciences et mettre les âmes dans la lumière
divine. C’est cela la prophétie. On comprend dès lors que c’est le service le
plus important qui exige la plus grande communion avec le Seigneur. Un docteur
peut expliquer parfaitement des vérités, mais il est possible que les
consciences ne soient pas atteintes, un évangéliste pourrait parler à des
multitudes ou comme il est question ici, les Corinthiens pouvaient parler dans une langue que personne ne
comprenait, ce ne serait ni l’un ni l’autre spirituel.
Par contre, le don
de prophétie est justement caractérisé par le fait qu’il touche les cœurs,
celui qui exerce ce don est sous la direction du Saint Esprit qui connait les
pensées de Dieu pour la situation du moment. C’est pour cette raison que
l’apôtre dit au verset premier « surtout de prophétiser ». Quelqu’un
dira peut-être qu’il n’a jamais entendu une telle interprétation ; les
prophètes de l’ancien testament annonçaient des événements futurs et dans le
nouveau testament, il y a aussi la prédiction de choses à venir. Bien sûr, cela
en fait partie : Jérémie, par exemple, parle dans de nombreux passages de
l’avenir du peuple d’Israël répétant souvent que Dieu s’est levé de bonne heure
et envoyait par Ses prophètes. Pourquoi donc ? pour ramener le cœur du
peuple. Le service du prophète de l’ancien testament n’était pas d’écrire
quelque chose qui montrerait aux générations futures que ces prédictions
s’accomplissaient, c’était pour toucher le cœur du peuple au moment où il
prononçait la prophétie. Et il en est de même dans le nouveau testament, la
révélation de mystères encore inconnus, c’était pour que les croyants soient
amenés dans la lumière de Dieu et dans une communion plus grande avec le
Seigneur.
On doit cependant
faire une distinction entre les prophètes qui ont été appelés à rédiger
l’Ecriture au début du christianisme, ils ont eu des révélations nouvelles
concernant des choses inconnues jusque-là. Ceci n’existe plus depuis que le
nouveau testament est complet ; s’il y avait encore aujourd’hui des
nouvelles révélations, l’autorité de la parole serait mise en question.
Qu’est-ce qui prévaut ? ce que dit par exemple l’église nouvelle
apostolique « Dieu s’est révélé autrefois, mais aujourd’hui, c’est la
parole des apôtres qui prime », d’autres ne parlent pas aussi clairement,
mais émettent des pensées semblables. Je parlais dernièrement avec quelqu’un,
apparemment croyant qui disait être capable de parler comme l’apôtre Paul, il
était persuadé qu’il pouvait avoir des nouvelles révélations comme l’apôtre
Paul en avait eu. Mais considérons ce qu’il dit en Col.1, 25, qu’il a été
appelé à compléter la parole de Dieu. Paul n’est pas le dernier écrivain dans
le temps, mais il s’agit du contenu. Il n’y a donc plus de nouvelles
révélations aujourd’hui.
Faisons la
différence entre ces prophètes et ceux que le Seigneur peut utiliser
maintenant. Ici, il est question du don de prophétie plutôt que du service de
prophète. C’est une question de dépendance du Seigneur, ce don ne peut être
exercé que si l’on est vraiment en communion avec le Seigneur. Un croyant qui
mène une vie mondaine ne pourra jamais exercer un tel don, parce qu’il ne se
tient pas dans la présence de Dieu.
Ensuite, l’apôtre
aborde le sujet du parler en langues. Ce qu’on appelle ainsi aujourd’hui est
une invention des hommes, une folie qui n’a pas grand-chose à voir avec ce que
nous trouvons dans la parole. Le début des Actes se réfère aux différentes
langues parlées à l’époque. Considérons les circonstances dans lesquelles le
parler en langues est pratiqué aujourd’hui, dans la plupart des cas, il a lieu
dans des réunions de croyants, alors que notre chapitre nous dit expressément
que c’est un signe pour les incroyants. Et c’est le plus souvent des femmes qui
l’exercent alors qu’il leur est dit de se taire dans les assemblées. Ces deux
remarques doivent nous rendre circonspects, même critiques. De quoi s’agit-il
dans le nouveau testament ? Dieu le cite dans Actes 2 comme un des
différents signes que le Seigneur avait annoncé à ses disciples dans Marc 16
pour montrer qu’Il agissait « le Seigneur coopérant avec eux et confirmant
la parole par les signes qui l’accompagnaient. ». C’était des signes de la
puissance et de l’opération de Dieu. IL en a été de même quand Dieu a délivré
Son peuple terrestre d’Egypte. Pensons aux signes que Moïse a effectués devant
le peuple, son bâton devenu serpent, l’eau changée en sang, les dix
plaies…c’était des signes par lesquels Dieu voulait convaincre qu’Il agissait.
Quand le Saint
Esprit a été répandu et l’assemblée a commencé à se former sur la terre, le
premier signe a été qu’ils ont parlé en plusieurs langues selon que l’Esprit
leur donnait de s’exprimer. C’était un miracle de Dieu : ils parlaient
dans les diverses langues utilisées à ce moment-là, langues qu’ils n’avaient
pas apprises, mais Dieu leur en avait donné la capacité, un signe
impressionnant quand on sait que la personne ne l’a pas appris. Deuxièmement,
ils annonçaient les choses merveilleuses de Dieu à des hommes venus de bien des
contrées éloignées pour participer à la fête à Jérusalem dans leurs langues.
Les Juifs
utilisaient plusieurs langues en ce temps-là : dans les synagogues, on
parlait l’Hébreux. Au temps des Rois, l’Hébreux était la langue parlée dans le
pays, mais après la transportation à Babylone, ils avaient adopté la langue
perse et parlaient araméen. « Rabbi, Talitha koumi » sont des
expressions araméennes. Probablement, le Seigneur parlait araméen avec Ses
disciples, c’était le langage courant et dans les synagogues, on employait
l’Hébreux. Mais tous ces Juifs qui vivaient en dehors de la Palestine parlaient
la langue du pays où ils avaient émigré. Ils viennent à Jérusalem et entendent
les choses merveilleuses de Dieu dans leurs langues. C’était un moyen de
répandre l’évangile dans tous les pays.
C’était aussi un
signe pour Israël. Esaïe le prophète avait dit : « je parlerai à ce
peuple obstiné dans d’autres langues pour qu’ils voient que je me suis détourné
d’eux et les ai rejetés pour un temps, j’agirai en dehors d’Israël. » Ce
signe était donc aussi pour montrer que Dieu se tournerait vers les nations.
Ce parler en langue
n’était donc pas une preuve de spiritualité, c’était un signe que Dieu
accordait à certaines personnes pour annoncer l’évangile. Mais qu’en avaient
fait les Corinthiens ? Nous avons vu qu’ils ne manquaient d’aucun don et
en étaient très fiers. Vu de l’extérieur, c’était impressionnant que tout à
coup des frères se mettaient à parler en langues étrangères. C’était comme de
jeunes enfants qui s’amusent avec un joli jouet. Au fond, ils faisaient un
mauvais usage de ce don dans l’assemblée. Corinthe était une grande ville
portuaire, s’ils étaient allés dans le port pour annoncer l’évangile aux marins
venus de tous les coins de la terre, ils auraient utilisé ce don de la bonne
façon, mais ils le faisaient dans l’assemblée et le résultat en était que
personne n’en profitait.
C’est le sujet principal
de ce chapitre, si on le considère de cette façon, il semble beaucoup plus
clair. Dans l’assemblée, il s’agit de l’édification des frères et sœurs et
l’édification passe toujours par l’intelligence, il ne peut y avoir
d’édification, s’il n’a pas de compréhension de l’esprit. C’est un point
important qui est souligné dans la deuxième partie du chapitre. Les versets 1 à
13 comparent le don de prophétie et celui de parler en langue et montrent que
le plus grand est la prophétie qui amène les croyants dans la lumière de Dieu
et parle à leurs cœurs. A partir du verset 14, l’apôtre insiste sur la
nécessité de comprendre ce qui est dit pour apporter l’édification, puis aux
versets 26 et suivants, nous avons la pratique dans les réunions.
Si nous lisons le
chapitre encore une fois, nous ne le trouverons plus aussi difficile, je
l’espère du moins . « Celui qui parle en langue ne parle pas aux
hommes, mais à Dieu » (v.2) A Corinthe, la langue véhiculaire était le
grec ; si quelqu’un parlait en langue, il ne parlait pas aux hommes, car
personne ne le comprenait, il n’y avait donc pas d’édification. Les croyants
charismatiques – Dieu merci, la plupart sont des enfants de Dieu – disent qu’on
en a de l’édification. Mais comment est-ce possible si ce que l’on entend n’est
qu’un langage barbare pour celui qui écoute ? Peut-il y avoir une
édification spirituelle ? C’est pourquoi il est important de voir que
l’apôtre présente le côté de l’intelligence. Certains livres, pour essayer
d’expliquer présentent le parler en langue comme parler en langues étrangères
apprises et suppriment le côté de la puissance divine. « il ne parle pas
aux hommes, mais à Dieu », car ce don était donné de Dieu. « mais en
esprit il prononce des mystères ». Personne ne le comprend, son discours
contient peut-être des vérités magnifiques, mais cela reste un mystère puisque
personne ne le comprend. Si je parlais ce soir en chinois, je suppose que la
plupart d’entre nous diraient qu’ils ne comprennent absolument rien, cela ne
leur servirait de rien ou alors on s’imagine en avoir retiré quelque chose.
Celui qui prophétise, qui se jugeant lui-même et dépendant du Seigneur Lui
demande de lui donner la parole convenable et conduit par le Saint Esprit
atteint les cœurs et les consciences, n’a-t-il pas contribué à apporter
l’édification, l’exhortation et la consolation ? Nous avons ici
l’énumération des effets de la prophétie qui est, comme Pierre le dit,
prononcer les oracles de Dieu. Le résultat doit être l’édification,
l’exhortation et la consolation de l’assemblée. C’est une pensée importante
pour tout frère qui souhaite se laisser utiliser par le Seigneur.
Nous l’avons vu
hier soir, le parler en langue selon la pensée de Dieu n’existe plus
aujourd’hui, on peut affirmer clairement que ce n’est pas du Seigneur. Nous
pouvons retirer bien des enseignements pratiques de ce chapitre : tout ce
que nous disons dans l’assemblée doit être compréhensible pour tous et servir à
l’édification, l’avertissement et la consolation. Le but doit être cela, car
l’amour édifie, avons-nous lu au chapitre 13. Je ne peux servir de la bonne
manière qu’en étant rempli d’amour pour le Seigneur, pour les frères et sœurs,
pour les âmes s’il s’agit d’un évangéliste. C’est le côté important qui est
constamment souligné.
« Celui qui parle
en langue s’édifie lui-même » (v.4) Il est difficile de juger d’un
phénomène qui avait lieu il y a plus de 2000 ans, tenons-nous à la parole qui
nous dit ici qu’il s’édifie lui-même, il comprenait donc ce qu’il disait alors
qu’il s’exprimait dans une langue qu’il n’avait pas apprise et que normalement
il ne comprenait pas ; c’était une grâce de Dieu et il pouvait être
conscient de ce que Dieu lui donnait et en jouir pour lui-même. « mais
celui qui prophétise édifie l’assemblée ». La pensée principale est
l’édification (répété 7 fois dans le chapitre et l’édification de l’assemblée 3
fois.) Edifier, c’est faire croître les âmes dans la vie de foi. Voilà encore
une pensée importante et pratique dans tout service pour le Seigneur : se
demander si ce qu’on apporte est une aide pour les âmes et non pas, comme
c’était le cas chez les Corinthiens, se mettre en avant. C’était le problème à
Corinthe et pour cette raison, l’apôtre avait inséré le chapitre 13. On peut
avoir les plus grands dons, la plus grande connaissance, si l’on n’a pas
l’amour, cela conduit à se mettre en avant et détourne les âmes du Seigneur.
Ceci est valable pour tous, aussi pour les jeunes frères et sœurs, dans l’étude
de la parole ou même dans des conversations, comme il peut arriver facilement
que l’on veuille montrer ce que l’on sait ! Disons-le très clairement,
cela ne contribue jamais à l’édification de l’autre. Le but de tout service est
que l’âme croisse dans la connaissance du Seigneur, dans sa vie de foi. C’est
l’important à retenir ce soir : tout service accompli doit avoir ce seul
but et s’il s’exerce dans la dépendance de Dieu il touchera les cœurs et, s’il
entre quelque homme simple ou incrédule , il est convaincu que Dieu est
véritablement parmi nous (v.25)
« Or je désire
que tous vous parliez en langues, mais surtout que vous prophétisiez ». Il
ne faut pas interpréter ce verset comme si l’apôtre contredisait ce qui est dit
précédemment ; ce n’est pas une contradiction, car il s’agit d’un don que
Dieu a donné, on ne doit donc pas le mépriser, mais il leur fait remarquer
comment et dans quelles circonstances ils exercent ce don. L’apôtre souhaite
que tous ils parlent en langues, mais surtout qu’ils prophétisent tous. Cela
montrerait qu’ils sont vraiment en communion avec le Seigneur et ont le désir
d’être utilisés pour la bénédiction des autres.
« Mais celui
qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins qu’il
n’interprète, afin que l’assemblée reçoive de l’édification ». Si deux
frères parlent dans l’assemblée, l’un en langue que personne ne comprend,
l’autre en toute simplicité essaie d’expliquer un verset et parler aux cœurs
des frères et sœurs, le second est plus grand, même si le premier avait énoncé
des vérités les plus précieuses que personne n’a comprises. C’est pour cela que
l’apôtre ajoute cette restriction « à moins qu’il interprète »
C’était un autre
don que d’interpréter les langues, pas comme un simple traducteur
d’aujourd’hui, mais en ce temps-là cela comprenait aussi l’explication de
révélations. Si le parler en langue était interprété il pouvait alors
contribuer à l’édification de l’assemblée.
Au verset 6,
l’apôtre prend son exemple personnel, comme c’est souvent le cas « si je
viens à vous et parle en langues, en quoi vous profiterai-je ? ». Ensuite,
il montre que des instruments comme la flûte ou la harpe rendent un son confus
s’ils ne sont pas joués de la bonne manière ; pour reconnaître ce qui est
joué, il faut être capable d’en tirer un son juste. Et si la trompette ne donne
pas un son clair, personne ne se préparera pour le combat. Il faut que le son
soit distinct pour que les soldats se préparent et s’arment. Il faut donc
comprendre l’ordre pour saisir la signification de ce qui est dit. Ainsi, il
tire la conclusion au verset 9 : « si vous ne prononcez pas un
discours intelligible, comment saura-t-on ce qui est dit ?
Faisons abstraction
du parler en langue, mais nous pouvons
en tirer une application pratique : on doit s’efforcer à s’exprimer
clairement. Cela manque souvent, on ne se rend pas toujours compte que l’on
n’est pas clair, qu’on utilise des phrases compliquées, un style ampoulé. Il
faut surtout que les pensées soient claires et correspondant à la pensée de
Dieu. Et si je ne comprends pas bien quelque chose, mieux vaut se taire que de
vouloir donner ma pensée à tout prix, car alors on parle sans beaucoup de
contenu et il n’y aura pas d’utilité ni de bénédiction. Nous pouvons considérer
ce chapitre non pas comme relatant des choses lointaines, mais justement
pratiques pour ceux qui veulent être utilisés dans le service de la parole.
Aux versets 10 et
11, l’apôtre revient aux divers sons et voix qui, s’ils ne sont pas compris,
sont barbares, ce qui signifie dans le monde grec de l’époque, un langage
incompréhensible d’une tribu primitive. Le grec était la langue des gens
cultivés et ceux qui ne le parlaient pas étaient considérés comme barbares. Si
donc je ne parle pas un langage compréhensible, personne ne me comprend.
C’était tellement important pour l’apôtre qu’il répète au verset 12
« désirez avec ardeur les dons de l’Esprit et cherchez à en être
abondamment doués pour l’édification de l’assemblée », mais il insiste sur
l’intelligence.
« Si je prie
en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit »
(v.14) : nous devons conclure que celui qui priait en langue ne comprenait
pas ce qu’il disait, sa conscience avait le sentiment de communion avec le
Seigneur, mais pas son intelligence. C’est pourquoi, « je prierai avec
l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence, je chanterai avec
l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence » (v.15). Cela nous
parle aussi aujourd’hui, j’ai déjà insisté là-dessus, ce qui est dit doit être
compréhensible pour tous ceux qui ont une intelligence spirituelle normale. Le paragraphe
insiste sur l’intelligence, c’est-à-dire le pouvoir de comprendre les pensées
exprimées. On dit parfois qu’il ne faut pas faire appel à notre intelligence,
c’est faux ! Les mots doivent être traduits en pensées, ils ne doivent pas
rester au niveau du cerveau, mais être appliqués aux cœurs et consciences et
ils ne peuvent atteindre ceux-ci sans l’intelligence. C’est la porte par
laquelle tout entre dans notre vie, mais cela n’a de valeur pour notre vie de
foi que si notre cœur et la conscience sont touchés.
Si je parle en
russe, je pourrai peut-être dire des choses correctes, mais la plupart ne
comprendrait pas ; pour assimiler ce qui est dit, il faut l’intelligence,
ce pouvoir de comprendre les pensées, sinon il n’y a pas d’édification.
« je rends
grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous » (v.18).
Paul avait donc aussi ce don, mais il ne l’utilisait pas dans une assemblée de
croyants « dans l’assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon
intelligence afin que j’instruise les autres ». Voilà encore un verset qui
doit parler aux adeptes du parler en langues. Cela va à l’encontre de la parole
de Dieu et de l’exemple de l’apôtre. Le but de tout service est l’édification
des frères et sœurs.
« Frères, ne
soyez pas des enfants dans vos entendements, mais pour la malice, soyez de
petits enfants ; mais dans vos entendements, soyez des hommes faits »
(v.20) .Nous voyons qu’il s’agit de l’intelligence spirituelle. Notre
méditation de ce soir ne s’adresse pas à des enfants de 6, 7 ans, ils en
comprennent très peu, parce qu’ils n’ont pas cette maturité vu leur âge. Il
faut la capacité de juger spirituellement « soyez adultes en ce qui
concerne l’entendement ». Ils devaient croître spirituellement pour
connaitre les pensées de Dieu, pour pouvoir juger et discerner.
Au verset 21, il
leur rappelle qu’Esaïe avait annoncé que les langues seraient un signe pour le
peuple incrédule que Dieu allait se tourner vers les nations.
Dans le paragraphe
suivant, l’apôtre en vient à la pratique : quand l’assemblée se réunit et
que tous parlent sans ordre dans diverses langues qui leur étaient données par
le Saint Esprit, il n’y avait pas d’édification, puisque personne
n’interprétait. De plus, s’il entre un étranger, un voisin qui veut voir ce que
vous faites, quelle impression va-t-il avoir ? Son cœur sera-t-il touché
ou va-t-il penser que vous êtes fous ? Mais si le don de prophétie est
exercé par 2 ou 3 frères, un passage de l’Ecriture est lu et les pensées de
Dieu sont expliquées. S’ils parlent sous la direction du Saint Esprit en se
tenant dans la lumière de Dieu de sorte que les cœurs et les consciences sont
touchés, l’état de l’âme est découvert. « les secrets des cœurs sont
rendus manifestes » (v.25). N’avons-nous pas fait l’expérience qu’un frère
a parlé et appliqué la parole correspondant justement à notre situation,
quoiqu’il ne pouvait pas la connaître ? Je me souviens d’un dimanche matin
où le culte avait été particulièrement faible et confus. L’après-midi, un frère
venant de l’extérieur a parlé sur l’holocauste dans Lévitique 1 de telle
manière qu’on aurait pensé qu’il avait assisté au culte du matin alors qu’il
était absolument pas au courant. C’était le service d’un prophète, ce qui est
beau dans ce don, c’est que les cœurs sont amenés dans la lumière de Dieu et se
tournent vers le Seigneur, tous sont convaincus que Dieu est véritablement
parmi nous.
L’apôtre décrit
très précisément l’ordre qui doit régner dans l’assemblée, comment doivent se
dérouler les réunions en ayant toujours en vue l’édification. « quand vous
vous réunissez, chacun de vous a un psaume, un enseignement, une langue , une
révélation, une interprétation ; que tout se fasse pour
l’édification » (v.26). C’est le chapitre du Nouveau Testament qui nous
renseigne en détails sur le déroulement des réunions si nous voulons nous
soumettre à la direction du Saint Esprit. Certains ont allégué qu’il n’est pas
question du Saint Esprit ici. En parlant ainsi, je pense qu’on comprend très
peu les pensées de Dieu, l’apôtre ne dit pas qu’il y a une conduite spéciale du
Saint Esprit, chose que nous connaissons et pratiquons très peu. D’ailleurs, la
conduite du Saint Esprit doit marquer toute notre vie, mais qu’en est-il de la
pratique ? Cela ne se limite pas aux seules réunions, mais concerne toute
notre vie, 24 heures sur 24.
Citons quelques
passages : « ceux qui sont conduits par l’Esprit, ceux-là sont fils
de Dieu » (Rom.8,14) Nous sommes, nous devrions toujours être sous la
direction de l’Esprit de Dieu. « Si
vous marchez par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi » Gal.5. C’était le
problème des Galates qui voulaient se remettre sous les prescriptions de la loi
et les considéraient comme le principe de la vie de foi. L’apôtre doit leur
écrire une longue lettre où il leur dit qu’ils sont déchus de la grâce en
faisant cela, mais s’ils sont conduits par l’Esprit, dont il énumère les
fruits, alors ils ne sont pas sous la loi. Le croyant n’est pas conduit par des
prescriptions légales. Il y a bien des commandements de Dieu dans le Nouveau
Testament, par exemple au verset 34 « que vos femmes se taisent dans les
assemblées ». Et les longs cheveux de la femme, Ce commandement ne
concerne pas seulement le christianisme, mais tous les hommes, c’est un signe de
la position de la femme que Dieu lui a assignée dans la création. Si nous
pensons au sang, cela n’a rien à voir avec le christianisme, c’est un
commandement de Dieu à tous les hommes, celui qui mange le sang transgresse
positivement le commandement de Dieu. Nous savons bien que la plupart des gens
ne se sentent pas concernés, mais la question se pose pour nous, croyants, qui
confessons aimer le Seigneur : pouvons-nous nous permettre de voir les
choses comme les gens du monde ? quand on entend le raisonnement
suivant : pourquoi doit-on… ?, que veulent les frères, nous ne sommes
pas sous la loi ! Nous nous écartons un peu du sujet, mais c’est un point important : Dieu a établi un certain nombre de règles
pour avoir de l’ordre dans la création. La soumission aux autorités en fait
partie. Dieu veut que les choses qui se déroulent dans ce monde obéissent à
l’ordre qu’Il a prévu, le monde ne veut
pas en tenir compte, il est ennemi de Dieu, mais pour nous qui L’aimons, qui
avons accepté le Seigneur Jésus, il est normal que tout d’abord nous nous
soumettions à l’ordre qu’Il a prévu pour l’humanité et par –delà nous nous
réjouissions des bénédictions que nous avons acquises en Christ.
Le seul
commandement vraiment chrétien, c’est l’amour. « Je vous donne un
commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre » et Jean
dit : « je ne vous écris pas un commandement nouveau, mais un
commandement ancien que vous avez eu dès le commencement » (1Jean 2,7). En
fait, ce n’est pas réellement un commandement, car nous avons vu que c’est la
nature de Dieu implantée en nous, quoique sans être un commandement, nous avons
à le pratiquer, sinon nous renierions le fait que nous sommes enfants de Dieu.
Comment sommes-nous
conduits par l’Esprit dans les réunions ? Il n’y a pas de direction particulière.
Ce sont des heures particulières qui se distinguent des autres heures de notre
vie, mais la direction de l’Esprit, encore un point important que nous devons
retenir ce soir, ne se limite pas aux réunions. Voilà la raison pour laquelle
le Saint Esprit n’est pas mentionné ici,
cette conduite est valable pour toute notre vie, mais pendant ces heures
de réunions où nous sommes assemblés au nom du Seigneur, nous mettons tout le
reste de côté, notre intérêt personnel doit disparaître, nous avons un but,
nous sommes rassemblés à Son nom, qu’il s’agisse d’édifier l’assemblée, ou
d’une prière ou d’un cantique. Nous voyons combien il est important
qu’auparavant notre intelligence soit utilisée sous la direction du Saint
Esprit à la gloire du Seigneur. Alors, le verset 26 est clair : je
m’adresse plus particulièrement aux frères, à tous les frères « chacun de
vous a un psaume, un enseignement,… », cela ne signifie pas que chacun
doit intervenir dans chaque réunion, mais il doit l’avoir « en
poche » si je puis dire, pour pouvoir l’utiliser au moment où le Seigneur
lui montrera pour l’édification des frères et sœurs. Nous ne pouvons pas entrer
dans tous les détails de ce paragraphe,
peut-être encore quelques mots sur le verset 34 « que vos femmes
se taisent dans l’assemblée ». L’apôtre parle en général, « chacun a
un psaume… » concerne tout frère, personne n’est exclu, nous devons bien
faire attention d’interdire à quelqu’un d’ouvrir la bouche, comme cela s’est
déjà passé, de l’empêcher d’intervenir, nous devons être très prudents. Bien
sûr, des entretiens sérieux sont parfois nécessaires pour atteindre la
conscience, lui demander d’attendre un peu plus longtemps avant de se lever,
mais généralement, tout frère doit se laisser conduire par le Saint Esprit pour
intervenir dans l’assemblée et pour les sœurs, elles ont à se taire, il n’y a
pas d’exceptions.
Je n’ai pas besoin
de répéter que cette épitre n’a pas été écrite uniquement pour les Corinthiens,
mais pour tous les croyants qui invoquent le nom du Seigneur en tout lieu.
Que le Seigneur
veuille nous aider par ces réflexions dans la pratique de notre vie commune
d’assemblée en un temps où l’on dévie de plus en plus de la parole de Dieu et
que l’amour pour le Seigneur et pour les siens nous pousse pour la bénédiction
et l’édification des frères et sœurs à prendre notre place là où le Seigneur
nous a placé comme membre de Son corps.
[1] en, ou :
dans la puissance d’un seul Esprit.
[2] ou : en un seul Esprit.
[3] un, un seul.
[4] un, un seul.
[5] docteur, maître qui enseigne.
[6] litt.: puissances.
[7] litt.: puissances.
[8] litt.: je suis devenu.
[9] ou : ne pense pas.
[10] ou : couvre.
[11] verre demi-transparent.
[12] dans le sens de : langage.
[13] étranger, c. à d.
incompréhensible.
[14] litt.: des esprits.
[15] [Ésaïe
28:11-12]
[16] ensemble, en un même lieu.
[17] ou : discernent.
[18] ou : le Dieu du
désordre.
[19] de paix. Comme dans toutes les assemblée des saints, que.